A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.
Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les dires élogieux d’Henri.
Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?
Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole. Shila vous répondra sans fautes.
Bonjour les enfants,
Comment allez-vous après ces longues semaines de confinement ?? Je sais que vous êtes très occupés, que certains d’entre vous ont fabriqué des cabanes, comme mes amis Adivasis de la montagne, dont je vais vous parler.
Pour moi, la dernière nouvelle, c’est le prolongement du confinement en Inde ; il devait se terminer le 3 mai, mais il est prolongé de 2 semaines. Surtout, je vous le dis en secret, ne l’ébruitez surtout pas, mais je suis ravie d’avoir 2 semaines de vacances supplémentaires. Cela va me permettre de continuer à vous écrire et à répondre à vos questions.
En France, vous n’avez pas de tribus que l’on trouve dans de nombreux pays dans le monde, que certains appellent “primitifs” ou “indigènes” ou encore “aborigènes”.
En Inde, nous avons de très nombreuses tribus : “On dénombre en Inde 705 tribus répertoriées pour une population de 104 millions de personnes (recensement de 2011) soit 8,6 % de la population indienne.”
Ils parlent des langues différentes en fonction de leur tribu, 197 langues tribales ont été dénombrées.
Dans le Sud de l’Inde et particulièrement au Kerala, on appelle les gens des tribus ” les Adivasis”, ce qui signifie les premiers habitants.
Ils vivent dans la montagne des Ghats, dans les Nilgiris, le district de Wayanad…
Au Kerala, ils sont environ 450000 personnes, soit 1,5 % de la population.
Ils sont très proches de mes cousins éléphants, ils se connaissent bien. Les Adivasis vivent dans la forêt et en lisière. Ils se nourrissent de la cueillette, de la chasse à l’arc. Ils récoltent le miel des ruches sauvages dans la forêt.
Certaines tribus sont dans le travail de l’agriculture, d’autres sont artisans, potiers, vanniers, ferronniers…
Les Adivasis ont beaucoup de problèmes que l’on peut comparer à ceux que rencontrent mes cousins éléphants sauvages : leur territoire s’est réduit au fil des ans. Ils doivent lutter pour trouver leur nourriture, l’état du Kérala a promis des lopins de terre aux tribus de Wayanad, mais les promesses ne sont pas toutes tenues. Ils travaillent comme journaliers agricoles par exemple, pour subvenir aux besoins de la famille.
Ils luttent pour conserver leurs cultures et leurs traditions. Certains connaissent très bien les plantes médicinales de la montagne, d’autres ont des connaissances sur la gestion de la nature…
Ils ont des danses uniques, des arts primitifs qui doivent se perpétuer…
Les tribus sont tellement diverses que l’auteur anglais, Edgar Tursthon, a fait un ouvrage de sept tomes dont le titre est “Castes et Tribus du Sud de l’Inde”, en 1909 !!
Je pense que mon amie Jis, qui a vécu auprès d’eux dans l’Himalaya, dans le Nord Est de l’Inde, et qui les fréquentent dans la montagne du Kerala, va me donner des précisions intéressantes, dont je ne manquerai pas de vous faire part dans un prochain courrier.
Mes chers enfants, comme le gouvernement indien a décidé de prolonger mon confinement, j’agite mes oreilles, ma trompe et aussi ma queue, tellement je suis contente de pouvoir continuer à m’entretenir avec vous.
Je vous fais de gros gros bisous à vous toutes et tous et surtout prenez bien soin de vous.
A demain,
Shila