Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Mon cher voisin Henri me dit que cette fin de semaine, le Soleil est enfin revenu pour chauffer les Maisons, et demander aux nuages et au vent de se calmer. Ça fait du bien de pouvoir se dorer la pilule après tant de mauvais temps, n’est-ce pas ?
Merci cher Soleil, vous réapparaissez toujours à point nommé, quelles que soient les saisons :
Henri me dit que, décidément, c’est une saison à escargots tant la pluie fut abondante ces derniers temps par chez vous. Chez moi aussi, les escargots sont en abondance :
Mais je dois vous dire que parmi les escargots de mon petit pays, certains, tous nouveaux et inconnus jusque-là des humains, sont apparus en quantité importante ; ils viendraient, d’après ce que je comprends, d’Afrique.
Humm, des escargots venus de plusieurs milliers kilomètres, traversant l’Océan indien et ses vagues pour le moins remuantes ??? :
Chers enfants, si quelques éléphants natifs d’Afrique ont pu rallier mon pays avec l’aide d’humains, ce fut exceptionnel et certainement pas autant que les escargots de là-bas. Ces créatures à cornes sont maintenant dans mon petit pays en nombre supérieur aux escargots de chez moi, bien plus gros, bien plus voraces, bien plus problématiques.
Mon cher Kuttan, qui venait chercher avec d’autres humains le tronc d’arbre tout vermoulu dont je vous parlais pour l’amener à la fabrique des humains de mon petit village afin d’en faire de belles planches, me dit que les humains de mon petit pays sont très inquiets par l’abondance de ces escargots venus d’un autre continent.
Mes forêts du Kerala subissent leurs assauts voraces, ainsi que les autres espèces animales et végétales de leur sous-bois, y compris les petits escargots de mes rivières qui ont moins à manger.
Hummm, mais comment ces escargots géants ont-ils pu arriver sur mes rivages ? C’est vrai quoi, l’escargot, à ma connaissance, n’aime pas l’eau de mer salée et ne sait pas nager.
Kuttan m’explique que, vraisemblablement, les escargots d’Afrique sont arrivés à bord de bateaux des humains, partant de l’Afrique pour faire commerce avec l’Inde.
Kuttan me dit que l’Inde n’est pas le seul pays à constater, éberlué, l’arrivée de ces escargots étrangers. Ainsi une île très très loin de chez moi appelée « Cuba », entre votre pays et les Amériques, constate aussi leur présence anormale, et en est très inquiète aussi.
Saperlipopette, mais ils sont fous ces humains ; ils devraient réfléchir à deux fois avant de naviguer d’un point de la planète à un autre pour vendre leurs marchandises ou en ramener. C’est vrai quoi, sans leurs bateaux, mes forêts ne seraient sans doute pas le lieu de prédilection d’escargots géants natifs de terres à plusieurs milliers de kilomètres de chez moi.
Emmanuel, qui téléphonait à Henri pour me passer le bonjour, me dit que vous aussi, par chez vous, la venue non désirée d’animaux ou de plantes prédatrices natives d’autres pays lointains se fait ressentir, et pose problème aux animaux, aux végétaux, aux humains ; des frelons, de l’ambroise.
Hummm, comment pouvons-nous y faire ? Interdire les échanges des humains d’un continent à un autre ?
Cela me semble très compliqué, tant j’ai conscience, moi l’éléphante du Kerala, que les échanges sont aussi à la source de la vitalité :
Chers enfants, que ces questions sont immenses.
Moi l’éléphante philosophe me dis que ces problèmes posent avant tout le principe de responsabilité ; à quelles conditions sommes-nous prêts à assumer les conséquences de nos décisions ?
That is the question…
Je vous envoie, en guise de méditation, cet air inspiré d’un humain, Mister Shakespeare, pour raconter les tourments d’une jeune fille, issue d’une famille, amoureuse d’un jeune garçon, d’une autre famille, les deux familles ayant beaucoup de mal à se lier malgré ces attachements :
Je vous embrasse,
A demain,
Shila