Chers enfants,
Je sais que la cohabitation entre les humains n’est pas toujours simple, vous vous querellez parfois pour peu de choses. Je sais aussi que chez les humains, de nombreux conflits existent entre les pays et les peuples.
Je vous ai déjà écrit sur les conflits fréquents entre mes cousins de la montagne et les humains. Avec les confinements, mes cousins s’aventurent à Munnar, cette belle station touristique à moins de cent kilomètres de chez moi.
Les éléphants sauvages sont connus, il n’est pas rare que les humains leur donnent des fruits, les attirant amicalement.
C’est le cas de Rivaldo, ce bel éléphant de quarante ans qui a fait l’objet de soins. Malade, cet éléphant sauvage, populaire pour sa nature calme et amicale a été a été attiré par vingt responsables forestiers du Tamil Nadu, en balisant son chemin avec des ananas, du sucre de canne et des pastèques, tout ce qu’il adore. Rivaldo a pu ainsi parcourir les dix kilomètres de la forêt au camp d’éléphants de Theppakkadu, où il a pu être soigné.
Mais, pas fou, aussitôt guéri, Rivaldo a fait une belle fugue pour rejoindre sa forêt.
Aujourd’hui, je tiens à vous conter une histoire incroyable qui se passe dans le Rajasthan, pas très loin des Bishnoïs, ce peuple écologiste dont je vous ai parlé.
C’est à une centaine de kms plus au sud, à Bera, un village où les habitants sont des éleveurs de dromadaires, de chèvres et de moutons, depuis des siècles. Ce sont les Rabaris, autrefois nomades, cousins des Tziganes.
“Dévoués à Shiva, le dieu de la nature, les habitants de Bera ont trouvé le moyen de coexister avec l’un des prédateurs les plus redoutés de l’Inde, le léopard. … Une cinquantaine de léopards vivent ici dans les affleurements rocheux granitiques qui se dressent au milieu des champs et les maquis épineux du désert.
Ce petit coin rural niché dans les collines des Aravalli, entre les hauts lieux touristiques d’Udaipur et de Jodhpur, abrite la plus grande concentration de léopards du monde.”
Vous savez sûrement, les enfants, que le léopard est un prédateur très redouté, pourchassé dans d’autres états de l’Inde, où il s’attaque aux autres animaux et aux humains.
À Bera, rien de tel, depuis cent ans, le redoutable léopard n’a tué aucun humain, par contre il se nourrit en croquant une chèvre, un mouton ou un petit veau.
Cela ne pose aucun problème aux éleveurs Rabaris, car ils estiment que c’est une offrande à leur dieu Shiva.
Le département national des forêts leur donne une maigre compensation, qu’ils oublient parfois de solliciter !!!
Bera est, actuellement, un exemple pour le monde entier de la coexistence entre l’homme et l’animal, mais attention, les Rabaris sont très conscients des dangers qui les menacent.
Un projet minier allait mettre un terme à la présence des léopards, une lutte de deux ans de la région a sauvé ce patrimoine exceptionnel.
Le tourisme est aussi un danger s’il se développe outre mesure, la pandémie a permis de le réduire, mais il faut le contrôler.
Un très bel article explique tout sur cette coexistence exemplaire entre les humains et les animaux à Bera.
Je suis sûre, chers enfants, que vous êtes très attentifs aux animaux qui vous entourent, je ne sais pas si chez vous la coexistence entre l’homme et l’animal pose problème.
Je vous invite à observer, comme vous savez si bien le faire, toute la faune autour de vous, les oiseaux, les insectes, les poissons… Vous serez émerveillés par leur beauté.
Pour célébrer ensemble la coexistence heureuse, j’ai pensé à cette gigue créée au pays de la Saint Patrick par des compatriotes natifs voici bien longtemps de mon pays, et qui aiment la terre d’Irlande qui les a accueillis :
Je vous fais de gros bisous,
A demain,
Shila