Lettre de Shila : “L’intégrité”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Ce matin, mon cher Kuttan me lisait l’extraordinaire histoire d’un jeune homme natif d’un pays d’Afrique, sans le sou mais riche de valeurs très importantes.

Hummm, ce petit d’homme me semble bénéficier déjà de la sagesse de Grand-mère éléphante, qui guide notre troupeau et veille à ce que chacun d’entre-nous vive heureux, et s’épanouisse au sein de la communauté :

Décidément l’Afrique, cet immense continent en face du mien de l’autre côté de l’Océan indien dont je vous ai tant parlé, me fascine.

Ainsi de cette toute petite île à cheval entre mon océan et ses rivages.

N’est pas formidable chers enfants de la nommer « Les glorieuses », cette petite bande de sable si importante pour la vie de mes copines et copains les oiseaux, les poissons, les tortues ?

Et puis, me dit mon cher Kuttan, autre bonne nouvelle venue d’Afrique : mes cousines et cousins recommencent à prospérer.

Ah, que je suis ravie chez enfants. Mère Nature m’impressionne souvent par sa capacité à trouver des solutions pour des problèmes que l’on nous dit gigantesques.

Par contre, me dit Kuttan, le retour en grâce des éléphants en Afrique est tel que des humains décident d’en vendre pour que mes cousines et cousins ne concurrencent pas les humains dans leur recherche des ressources essentielles pour vivre (l’eau, les végétaux). Même concurrence accrue entre humains et éléphants, si j’ai bien compris, dans cette grande île au Sud-Est de mon petit pays. Les nouvelles lois promulguées par le Sri Lanka pour protéger les éléphants, et particulièrement leur progéniture, permettront-elles de garantir la qualité du vivre-ensemble ?

Cette pression sur la rareté des ressources devient telle, me dit Kuttan, que l’un des pays africains les plus puissants par sa richesse, mais des plus fragiles par son incapacité à partager cette richesse, voit apparaître un phénomène absolument fou ; payer très très très cher pour s’assurer que l’arbre de son jardin ne disparaisse pas.

Brrrr chers enfants, moi l’éléphante soucieuse du bien-être de toutes et de tous, qui que nous soyons, barris de mécontentement devant tant d’égoïsme. A quoi bon faire renaître la vie si elle est presqu’aussitôt dilapidée à coups d’argent sans compter pour des petits intérêts personnels ?

Hummm, cela m’exaspère. La Nature est un bien commun, inaliénable !

Calme-toi Shila, sois sage oh ma douleur. Rappelle-toi de Mister Tuloe, ce jeune humain nommé « Ambassadeur de l’intégrité » par son pays tant son altruisme est exemplaire.

Joy, voisin de mon petit pré qui a une très belle ferme dont je vous ai parlée, nous a rejoint, inquiet des sons stridents issus de ma trompe. Joy et Kuttan sont d’accord ; l’injustice est partout, souvent les ressources offertes par Mère Nature sont confisquées par quelques-uns au détriment du plus grand nombre.

Mais, me dit Joy, existent en Afrique des humains intègres, qui se battent jour après jour pour faire renaître la forêt là où beaucoup se désespérait de sa récession. Au Ghana, au Sénégal.

Les villageois, petits et grands, plantent et replantent à l’unisson ; reviennent alors les animaux, le sourire des mamans, des enfants et comme je vous le racontais hier, cette muraille verte tellement importante pour le climat mondial :

Ah, mes chers enfants, quelle leçon. La vie est certes difficile, mais ses épreuves nous grandissent si l’on veut bien les saisir.

Vive l’intégrité de ces belles personnes, vive leur dignité.

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Shila