Lettre de Shila : “Pour une nourriture saine dans un environnement où l’on respire le bon air et le bonheur”

A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration.

Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous : Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les  dires élogieux d’Henri.

Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ?

Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole.  Shila vous répondra sans fautes.

Bonjour les enfants,

J’ai su que vous vous régalez avec de nouveaux barbecues, et que vous avez des plages non polluées, même la plage de Boulogne est passée au vert ou au bleu, pour la première fois !!

Je sais aussi le thème de l’année culturelle est Rien n’est joué d’avance, faisant référence au livre de votre parrain de l’association, Patrick Bourdet. Patrick me fait penser à mon voisin KR Narayanan, né dans une famille très pauvre et qui n’a rien lâché, devenu notre président de l’inde de 1997 à 2003.

Le Covid-19 pourra nous aider à vivre plus proches de la nature et, je l’espère, à plus la respecter.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un drame qui a touché des familles au nord du Kerala, humains et animaux vivant dans le district de Kasarkod, pendant plusieurs décennies, entre 1980 et 2011.

Ils ont été victimes d’un pesticide très violent, l’endosulfan. Ce pesticide était fabriqué à Cochin par la multinationale Bayer.

Des hélicoptères épandaient ce poison par voie aérienne au-dessus des plantations de noix de cajou , sur les anacardiers, à raison de trois épandages par an. Le territoire couvrait une douzaine de communauté de communes (panchayats).
Des centaines d’animaux et d’humains mourraient, des bébés naissaient avec des handicaps…

Il a fallu un très long combat de la population pour faire reconnaître que c’était le pesticide qui était à l’origine de ces drames.

En 2011, l’endosulfan est interdit au Kerala, puis en Inde, pour être ensuite interdit par la convention de Stockholm, en 2012.

Après cette tragédie, les gens ont des inquiétudes sur ce qu’ils mangent, beaucoup produisent leurs fruits et légumes de façon biologique et le font savoir.

Chers enfants, je vous invite à prendre conscience des dangers de la nourriture empoisonnée par les pesticides. Je vous invite à cultiver votre petit jardin, si vous en avez la possibilité.
Pour moi, j’espère que la valse d’hélicoptères épandant des pesticides est vraiment terminée et que les branches de palmiers ainsi que les régimes de bananes sont biologiques !!

Je vous embrasse fort et continuez à prendre soin de vous.

A demain,

Shila