Bonjour cher enfants,
J’ai faites mes résolutions pour cette nouvelle année, et vous ?
Je me souhaite de vous retrouver chaque jour, de retrouver Elodie, Jis, Luna, Emmanuel, Francis, Henri, Maki, Samuel :
Je me souhaite aussi de retrouver Kuttan pour me rendre en forêt, au temple. Je me souhaite de retrouver chaque matin grâce à lui mes chères pousses de bambou :
Formuler des résolutions chaque début d’année, c’est comme prendre un bain ayurvédique, c’est se nettoyer de la tête au pied pour repartir d’une bonne patte :
Emmanuel, l’ami de mon cher voisin Henri, me dit que, dans votre langue, le verbe “résoudre” peut avoir deux sens au moins.
« Je suis résolue pour que se réalise ce que je souhaite » : cette phrase, me dit Emmanuel, est signe de volonté, de courage pour reprendre le contrôle sur la vie, tant et si peu qu’elle ait pu vous échapper.
« Je me suis résolue à faire avec ce qu’il adviendra » : cette phrase, me dit Emmanuel, manifeste la conscience qu’on ne peut pas tout maîtriser, et qu’il faut dès lors savoir nous adapter quoi qu’il arrive.
Ce double-sens m’intéresse beaucoup ; c’est l’essence-même des résolutions, des paris sur l’avenir.
Dans mon pays, nous connaissons aussi cette ambivalence. Ainsi de ce jeune garçon qui annonce avec assurance de quoi demain sera fait ; beaucoup de personnes l’écoutent avec respect :
Les indiens sont très curieux de connaître l’avenir.
Nous sommes certes le pays de ce jeune garçon, mais aussi celui des fusées envoyées à partir de Thumba, le pays des robots envoyés sur la Lune… :
Ainsi tout à cet effort, mon pays s’équipe aussi de super machines capables de dire comment ira la Terre dans les décennies prochaines.
Incroyable tension entre la croyance et le savoir, n’est-ce pas chers enfants ?
Henri me dit que depuis des milliers d’années il s’agit pour les humains de souhaiter le futur.
Si j’ai bien compris, dès le début de votre civilisation, vous autres les humains hésitez entre l’idée que ce qui vient relève d’interventions divines et donc hors de portée… :
…. Ou d’actes que vous pouvez faire par vous-mêmes, et donc à votre portée.
Hummm, sujet très intéressant.
Emmanuel me dit que dans beaucoup de dessins animés dont vous êtes friands, cette question de savoir s’il faut s’en remettre à ce qui nous échappe pour forger sa conduite est récurrente.
Vous appelez cela des « prophéties ».
Moi, l’éléphante philosophe, je me dis que selon votre conviction à ce sujet, vous pourrez faire de l’avenir, du futur, de ce qui vient, une ressource que vous pouvez contrôlez, ou, au contraire, quelque chose dont vous savez qu’il n’y a rien à en tirer, car c’est trop incertain.
Chers enfants, si vous choisissez de faire de votre futur une ressource, il faudra convaincre tout le monde que vous savez de quoi demain sera fait. Et franchement, si vous vous en donnez les moyens, vous pourrez y arriver.
Maintenant, si comme moi vous vous dîtes que cette façon de vous enrichir sur l’avenir est un peu risqué, alors vous aurez la sagesse de mon copain le « Cygne noir ».
Sachez que quelque pari que vous ferez sur cette année 2021, je serai à vos côtés.
Je vous embrasse très fort,
A demain,
Shila