Bonjour chers enfants, comment allez-vous ? Emmanuel me dit que souvent, lorsque vous vous promenez avec vos éducatrices et éducateurs sur les plages non loin de vos Maisons, vous aimez dévaler les dunes et faire des galipettes. C’est rigolo de sentir le sol se dérober sous les pieds n’est-ce pas ?
Par chez moi, les reliefs ne sont pas aussi mouvants, vous avez de la chance.
Mes chers Henri et Kuttan m’ont dit que, certes, si le Kerala n’avait pas beaucoup de déplacements à proposer sous mes pattes, il reste qu’il y a très très longtemps, mon pays était une île, qui a vogué pour se joindre au reste du monde, et devenir aujourd’hui le paysage que je connais.
Ah bon ? Comment se peut-il ? Je n’ai rien senti ces derniers jours d’un mouvement de mon sol.
Henri et Emmanuel m’ont expliqué que c’était normal ; ce trajet jusqu’à d’autres terres a pris des millions d’années. Henri m’a dit que vous autres les humains n’avez compris ce phénomène que récemment, il y un siècle, et l’avez appelé « la tectonique des plaques ».
Hummm, c’est intrigant cette idée selon laquelle mon petit pré n’était pas à la même place voici bien longtemps.
Emmanuel me dit que cela est vrai aussi pour vos Maisons, et pour tous les endroits où vivent les animaux, les humains, les plantes.
Henri et Emmanuel m’ont expliqué que ce phénomène universel concerne tous les astres du système solaire, et sans doute bien des endroits dans l’univers :
Mais, à quoi ressemblera notre Terre, si elle bouge tant ses sols au fil des millions d’années ? Emmanuel me dit que cela reste encore un mystère, mais que vous autres les humains en avez une petite idée.
Si j’ai bien compris, du côté du passé, mon pays, alors île, s’est déplacé lentement, jusqu’à rencontrer d’autres terres, et ce lent, très lent mouvement, explique les très très hautes montagnes au Nord de chez moi.
Kuttan et Henri me disent que ce déplacement des sols existe toujours et qu’il en sera de même dans les millions d’années à venir, tant que la Terre existe.
Kuttan m’a expliqué que si, par chez nous, nous n’avons pas subi beaucoup la catastrophe du Tsunami dans mon océan, l’Océan indien, c’est parce que mon sol était du bon côté de l’onde de choc. Henri m’a dit que, par contre, quand la Terre a bougé fort, beaucoup d’autres endroits non loin de chez moi en ont souffert.
Ouille ouille ouille, que cela est terrible.
Henri et Emmanuel m’ont raconté qu’en effet, beaucoup d’animaux, d’humains, de plantes, de sols, avaient dramatiquement subi ce mouvement brutal de notre planète. Comme j’étais inquiète, Emmanuel m’a rassuré ; les humains sont très aux aguets pour essayer de prévenir tout le monde si cela devait à nouveau se reproduire.
Henri m’a précisé que, parmi les alliés permettant d’y réfléchir, les « éléphants de mer » sont de bons informateurs.
Un éléphant de mer ? Et puis quoi encore ?
Bon, certes, il y a une pieuvre qui peut un tout petit peu me ressembler, et puis oui, parfois les éléphants nagent à la surface de l’eau… :
… Mais de là à dire qu’il y a des éléphants de mer ? Non non non, c’est impossible.
Henri m’a expliquée que vous autres, les humains, avaient nommé une bestiole « éléphant de mer » car elle a un nez, certes petit, mais qui fait penser à notre trompe.
Emmanuel me dit que ces bestioles habitent notamment loin, bien loin, au Sud de mon océan, en Antarctique, et que les humains observent attentivement leurs déplacements sur des milliers de kilomètres car c’est une bonne indication de comment la Terre va :
Mes chers enfants, que nous vivons dans un monde extraordinaire ; les sols bougent, les animaux ont des ressemblances où qu’ils soient. Tout ceci me fascine, je suis si heureuse de partager avec vous ces découvertes.
Vive le mouvement perpétuel :
Je vous embrasse,
A lundi,
Shila