Bonjour les enfants, comment allez-vous ? Avec mon cher Kuttan, nous sommes allés hier après-midi rencontrer le Monsieur propriétaire de la petite entreprise qui entretient les forêts de mon petit pays, et pour lequel Kuttan et moi travaillons.
Ce Monsieur nous a expliqué qu’il se rapprochait du centre de recherches et de protection des forêts de mon petit pays pour améliorer la qualité de nos interventions.
Ce n’est pas que nous aurons moins de travail Kuttan et moi, nous explique notre patron, ce sera plutôt que nous participerons à une activité qui prendra plus soin des arbres ; s’interdire de couper ceux qui ont certes une grande valeur financière, mais une importance plus grande encore dans la capacité de mes forêts à régénérer les sols, à purifier les eaux des rivières… :
… A contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique en jouant positivement sur les circulations d’air… :
… A celle des nuages :
Et à emmagasiner dans les sols le gaz carbonique et le méthane plus encore.
Il faut vous dire, chers enfants, que la gestion des forêts est dans mon pays une affaire très sensible ; si l’on n’y prend pas garde, beaucoup d’arbres abattus seraient non remplacés.
Mon cher voisin Henri, qui papotait avec nous de retour de cette réunion très importante, était très heureux d’apprendre cette décision de notre patron.
Henri nous raconte une histoire qui est arrivée voici très très longtemps dans votre petit pays, et que lui a narrée Monsieur Jean-Paul, grand archéologue qui réfléchit avec vous dans votre conseil scientifique. Si j’ai bien compris, vous pensez en raison d’une célèbre bande dessinée que, du temps des humains de chez vous appelés « les gaulois », existaient des forêts immenses.
En fait, nous dit Henri, ce n’était pas du tout le cas ; bien au contraire, les archéologues et historiens estiment que vos forêts actuelles sont bien plus importantes que celles d’Astérix et Obelix.
Hummm, qui eut cru que ce que l’on appelle la « déforestation », cette capacité des humains à peser sur la nature sylvestre au risque de l’étouffer, n’est pas forcément due à l’industrialisation, ou à la surpopulation mondiale ?
Cela m’intéresse, car beaucoup d’humains pensent aujourd’hui que l’asservissement de la nature est d’autant plus aisé que la relation à elle est devenue plus distendue, artificielle.
C’est vrai, chers enfants, que je vous écrivais une lettre à propos de la relativité de l’idée de « nature sauvage » ; moi l’éléphante philosophe pense que si elle est si populaire à la télé, au cinéma, dans les parcs d’attraction, l’idée de sauvage est paradoxalement devenue une fiction, une belle histoire que l’on aime à se raconter mais qui relève du bobard :
Emmanuel, qui téléphonait pour me passer le bonjour, me dit qu’hélas, existe encore sur notre planète une immense contrée vierge de toute intervention humaine, mais qui ne cesse d’être grignotée par les tronçonneuses, les bulldozers, les poisons chimiques rejetés dans les rivières.
Cette immensité appelée « Amazonie » est pourtant notre trésor ; on y découvre encore de nouvelles espèces vivantes (par exemple du côté de mes copines grenouilles).
Mes chers enfants, aidons les forêts à vivre ; s’y trouvent des arbres remarquables, avec des espérances de vie naturelles variées, comme une grande famille qui aurait de multiples ascendants et descendants :
Les forêts sont aussi le lieu de relations incroyablement riches et contribuent à l’aventure du vivant :
Chers enfants, que l’Amazonie soit sanctuarisée, protégée de toutes les convoitises d’humains ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez ; ceci est mon souhait.
Je vous embrasse très fort,
A lundi,
Shila