Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Mardi je vous parlais des informations alarmantes selon lesquelles mes cousines et cousins en Afrique sont en train de disparaître à vitesse accélérée. Le braconnage, la déforestation, sont des mauvais gestes des humains qui, s’ils y trouvent un intérêt pour eux-mêmes, ont de graves conséquences pour nous autres les animaux, et mes amis, les arbres et les plantes à leur pied, les sols qui nous font pousser :
Ma copine Jis parcourt les forêts, les montagnes de mon petit pays, pour surveiller tous ces dégâts et lancer l’alerte :
Mister Binu Kottayam essaye de soigner les arbres malades :
Moi, l’éléphante capable de compter, me demande comment font les humains pour dire 1+1+1+1+1+1=1+1+1+1+1+1, … éléphants disparus en raison du mauvais agissement des humains. Ou comment font les humains pour dire 1+1+1+1+1+1=1+1+1+1+1+1, … arbres disparus en raison du mauvais agissement des humains.
C’est vrai quoi, c’est un nombre immense. Comment le calculer pour dire à tout le monde avec beaucoup d’aplomb : « Stop ! Arrêtez de faire n’importe quoi sinon il n’y aura plus d’arbres, plus d’éléphants » ?
Mon cher Kuttan, voyant mes tourments, a appelé Henri et Emmanuel. La liaison téléphonique n’était pas top, mais grâce à mes grandes oreilles, je crois que j’ai bien compris l’histoire de Monsieur Adolphe Quetelet.
Si j’ai bien compris, Monsieur Quetelet fut pour les humains très important, comme Monsieur Darwin, mais du côté des mathématiques :
Monsieur Quetelet, natif d’un pays non loin de chez vous voici près d’un siècle et demi, a essayé de dire en calculant ce qui est normal, ce qui est anormal, où que nous vivions.
Henri m’a dit que le travail de Monsieur Quetelet a été très important pour prendre des décisions qui concernent des millions d’êtres vivants (animaux, humains, plantes), et qu’en Inde, mon pays peuplé de si grandes diversités, très tôt des chercheurs avaient repris le flambeau pour que tout le monde puisse s’y retrouver.
Emmanuel m’a dit que vous autres, les humains, avaient depuis très très très longtemps le désir de maîtriser l’avenir en fabriquant des machines qui calculent ce qui est normal, ce qui est anormal.
Ah, mes chers enfants, moi l’éléphante philosophe me dis que les mathématiques nous aident à saisir ce qui est vrai, ce qui est faux.
Une fois dit cela, je suppose qu’il est bel et bon de regarder tous ces calculs annonçant le cours de nos vies avec certes bienveillance, mais sans oublier curiosité, étonnement.
Les additions, les soustractions, les divisions, la volonté de maîtriser tout ce qu’il pourrait se passer, sont comme des continents mystérieux à découvrir ou redécouvrir chaque jour, y compris en reconnaissant qu’aussi importantes soient les mathématiques, elles peuvent nous tromper si l’on n’y prend pas garde.
Cela me fait penser à ce cuisinier rigolo, qui se trompe sur les temps de cuisson pourtant affirmés par son carnet de recettes :
Je vous embrasse et vous souhaite de belles vacances,
Au 26 avril,
Shila