Lettre de Shila : “Un séjour, une vie à la ferme”

Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?

Ce matin, mes chers Henri et Kuttan m’ont accompagné dans la ferme de Joy pour me dégourdir les pattes ; Joy a une très belle ferme non loin de mon petit pré, et j’aime beaucoup lui rendre visite dès que je peux.

La ferme de Joy – comme beaucoup de petites fermes de mon petit pays -, a de nombreux caféiers, jacquiers, hévéas, une vache ou deux, de la culture vivrière, avec le manioc, et aussi le gingembre, le curcuma, les bananiers, les papayers, les cocotiers, les palmiers, les muscadiers, les girofliers, les canneliers, les caféiers, les cacaoyers et bien sûr les plants de poivriers. Sans compter les poules et les cinq oies qui gardent sa maison. Joy, le beau-frère de mon cher voisin Henri, fait aussi des pièces automobiles avec le caoutchouc récolté de ses hévéas. C’est rigolo de voir Kuttan et Henri se régaler avec le manioc et tous les fruits de la maison, on dirait moi, quand je broute mes chères pousses de bambou. Kuttan et Henri se délectent aussi du sagoutier ou “reine sagou”, dont les graines sont pourtant toxiques, et dont les humains de mon petit pays parviennent après une préparation spécifique à faire un met savoureux.

J’aime beaucoup retrouver les vaches, elles sont tellement marrantes quand, étonnées de vous voir arriver, elles semblent réfléchir pour décider si c’est un problème ou si c’est une bonne nouvelle, et puis finalement elles viennent à votre rencontre et marchent à vos côtés même si vous en avez un peu marre de leur proximité :

Henri m’a raconté que par chez vous, chers enfants, vous habitiez aussi une ferme, transformée pour qu’elle puisse devenir votre Maison, et même que l’ancienne porcherie est devenue une salle de spectacle :

Waouuuu, je suis impressionnée. C’est si bien d’habiter une ferme haut-lieu de vos créations. Bravo chers adultes, bravo chers enfants.

Emmanuel, qui téléphonait à Kuttan et Henri pour prendre de mes nouvelles, leur a raconté que certains d’entre-vous alliez vivre des week-ends ou des vacances dans des fermes qui sont spécialisées dans l’accueil des enfants. Que vous avez de la chance, c’est super 😊

Henri et son ami Emmanuel me disent que Miss Claire, leur amie, a une très belle ferme, si chère à son cœur, où elle aime à se ressourcer.

Emmanuel m’a aussi raconté qu’il avait vécu enfant dans un village de peu d’habitants, organisé au rythme de l’activité des fermières et fermiers, avec comme ambiance sonore les caquètements des poules, les meuglements des vaches, la venue intempestive de lièvres, d’hérissons, de faisans, d’écureuils.

Et puis, devenu adulte, sa femme, Miss Armelle, lui a fait découvrir les charmes insensés de la vie de la ferme de Miss et Mister Lamy, à Besneville, non loin de celle du très regretté Gentleman Paul :

Emmanuel me dit aussi que jusqu’à ce satané virus, Miss Armelle et lui adoraient passer le dimanche avec leurs amis, Lady Cécile, Lady Marie-Noelle, Gentleman Pierre, sans oublier bien évidemment Lady Nikita, Lady Chipo, les chevreuils, les chats, dans un village non loin de chez vous où il fait chouette regarder les poules gambader en liberté. “Hâte de les retrouver“, me dit Emmanuel. Que je le comprends.

Henri me raconte qu’il vécut enfant dans une petite ferme du bocage vendéen, avec son cheval breton, le prénommé “Coco”. Henri me dit qu’il passait des heures sur le dos de Coco, trottinant entre les rangs de vigne et aussi de choux, et que ces moments furent pour lui la plus belle école pour observer et comprendre la nature. 

Ah, mes chers enfants, que la symphonie pastorale est belle ; il est tellement important de pouvoir vivre dans ces paysages, ces ambiances, avec ces personnes, les animaux, les arbres, les herbes folles, les potagers, le rythme de cette belle vie au son des plantes qui poussent, des animaux qui s’ébrouent.

Je souhaite que cette vie-là ne disparaisse jamais, et compte sur vous pour maintenir ces espaces de respiration vaille que vaille. Henri m’a dit que certaines et certains d’entre-vous rêvent un jour de tenir une ferme. Sachez que je serai à vos côtés :

Je vous embrasse très fort,

A demain,

Shila