La lettre du directeur récemment diffusée nourrit les réflexions des équipes dans les Maisons de culture de notre institution.
Le présent article regroupe les textes que nous envoient des membres de notre communauté éducative dans le cadre de ce travail de réflexion.
I. Yannick Coppin :
Avec l’autorisation de Yannick Coppin, chef de service du Centre de Jour et de la Maison Vive, nous publions l’analyse qu’il propose du chapitre “Faire, c’est penser”, et qu’il a transmise à son auteur, notre directeur M. Eric Legros.
“Juste une petite réaction à ton écrit et plus précisément lorsque tu évoques via une source l’intelligence du corps de l’artisan.
Je regardais dernièrement sur “L’équipe 21” une émission hebdomadaire à caractère scientifique. Le sujet abordait l’adresse dans le basket et donnait quelques explications sur de telles disparités d’adresse même à haut niveau.
Les études réalisées à grandes doses d’électrodes dans le cerveau pendant les shoots des cobayes révélaient plusieurs axes ; tout d’abord la capacité de l’individu à s’extraire de son environnement au moment d’effectuer son geste – ce qui est différent de la capacité de concentration, même si c’est voisin par certains aspects -, la notion de relâchement, de lâcher prise par rapport à l’enjeu et la cible.
Ce point m’a interpellé car je me suis posé la question sur les parcours chaotiques de nos publics et la capacité à déconstruire pour modifier ce qui semble lourd à porter le poids de l’histoire des échecs…
Le deuxième point très intéressant que j’ai retenu c’est la mémoire musculaire (intelligence du corps). Il s’avère que les joueurs adroits ont une qualité non innée de travail de répétition qui, alliée au premier point, vient développer la mémoire du geste qui donne lieu par exemple sur des exercices sur la ligne des lancer-francs à des résultats yeux bandés assez proche des tests réalisés sans cache au contraire des joueurs non adroits qui ont de grosses différences de statistiques sur ce même type d’exercice. Les conclusions de ce test les scientifiques parlent de mémoire du muscle.
Ces deux points : capacité d’abstraction et mémoire musculaire, sont alors les clés de voûte d’une autre qualité fondamentale, à savoir l’intuitivité nécessaire à l’adresse en mouvement, dans le contexte d’un match.
Sans développer plus loin je trouve que les ponts et les liens sont multiples comme une allégorie à tes propos.”
On trouvera plus d’informations sur cette intelligence du corps chez les basketteurs ici.
II. François Roy :
Avec l’autorisation de François Roy, metteur en scène du spectacle clôturant chaque année les “Journées d’Enfance”, animateur d’un des deux cycles de formation proposés en interne ces trois dernières saisons aux équipes éducatives, nous publions le texte inspiré de cette lettre du directeur#15.
CHEMIN FAISANT ….
Chemin faisant, je pense
Te pense
Chemin faisant, je cherche
Te trouve
Chemin faisant je découvre et apprends
Te prends avec moi
Chemin faisant, je regarde et vois
Te vois
Chemin faisant, tu me parles
Tu écoutes
Chemin faisant, je sens et m’éprends
Tu t’envoles
Chemin faisant, j’ai peur
Tu me rassures
Chemin faisant, tu me parles
Je t’écoute et te montre
Chemin faisant, tu me prends la main
Je suis ton geste
Chemin faisant, j’interroge
Tu égrènes les réponses
Chemin faisant, je jongle les mots
Tu acrobates les verbes, ils domptent la phrase et dansent sur la page
Nous fabriquons
Chemin faisant, je ris
Ton nez gris sourit
Guitare chantante, je joue des cordes
Chemin vibrant, ton chant m’emporte
Chemin chantant, je quitte les labyrinthes des mondes
Chemin faisant, mon présent devient mon futur
Faisant le chemin, mon voyage devient plus beau que vos ports