Ça fait si mal et on a peine à admettre que l’été recule. Oui il s’en va inexorablement, même si nous nous entêtons à mettre des tee-shirts comme pour convier le soleil de plus en plus avare de ses vivifiants rayons ; soleil d’or et de plomb qui a si bien hâlé, même dans le Pas de Calais, nos peaux de vacanciers en juillet et août derniers.
Les camps se sont bien déroulés dans l’ensemble. Quelques coins de France ont été visités. Et dans le trio de tête, La Dordogne, l’Ardèche et la Bretagne ! Il paraît que certains enfants sont tombés amoureux et sont revenus avec des 06 ; les téléphones portables « ont chauffé » les premiers jours, transportant des textos et des voix enamourées. Au bout de la troisième semaine aujourd’hui, les appels sont de moins en moins fréquents, de plus en plus courts : ne restent dans les conversations et peut être même dans les cœurs, que d’agréables et d’impérissables souvenirs.
Les enfants ont retrouvé les chemins de l’école. Tous semblent contents de cet événement qui leur permet surtout de refaire de la vêture et d’avoir des fournitures neuves.
Dans le groupe, personne ne redouble sa classe. Tous ont donc dans le ventre, les crampes consécutives à la peur de l’inconnu. Chacun prend de nouvelles résolutions. On se fixe de nouveau objectifs au cours de la première réunion de groupe, celle qui nous a permis de débattre pour la première fois du thème de cette année :
« LA VALEUR, la valeur des mots, la valeur du droit »
Trois nouveaux enfants sont arrivés à la maison de la Musique : Ashley, Julie et Lucas. Ils ont eu droit chacun à un concert privé de bienvenue. Fort touchés par cette attention, chacun a promis d’investir l’atelier musique.
Ashley souhaite, et a déjà commencé à s’initier à la batterie. Et ne voilà-t-il pas que cette mignonette de neuf ans nous époustoufle lorsqu’elle pousse la chansonnette sur des notes justes ! Ne voilà-t-il pas que, perchée sur un tabouret, les jambes croisées telle une diva devant son public,
Elle nous égrène les notes de « Some one like you » de la célèbre Adele, sans fausseté et avec une grâce, certes juvénile, mais néanmoins réelle ? « Je suis scotché sur place…», murmure un enfant lorsque la musique s’arrête.
Julie a commencé par se mettre en retrait, visiblement touchée par les attentions du groupe. A son fameux « c’est mort !!! » répondu à chaque fois qu’on lui a demandé par quel instrument elle souhaitait démarrer son initiation, a succédé un « Je veux bien essayer le chant, mais pas devant les autres… ». Aidée de Marine, elle a appris les paroles d’une chanson de Joyce Jonathan qu’elles ont soumise au groupe le jeudi 12. Les accords ont été trouvés et dix minutes plus tard, notre Julie nous dévoilait le cristallin de sa voix, au fur et à mesure que se déroulait la chanson et que s’envolaient ses appréhensions du regard de l’autre.
Lucasquant à lui hésite encore entre le piano et la guitare bass. Sous ses airs de grand timide, il murmure qu’il souhaiterait essayer les deux instruments, avant de faire son choix. Nous n’y voyons pas d’inconvénients ; et dès le lendemain, avant même que nous ne le leur demandions, les plus anciens commencent à initier les nouveaux arrivants. De vrais grandes sœurs et grands frères !
Les enfants l’ont intégré depuis longtemps : le lundi soir et le jeudi soir sont réservés à la musique. Bien que le début des activités soit prévu pour le 16 septembre 2013, depuis le retour des camps le 25 août, ils ont le réflexe de se retrouver en salle de musique les lundis et jeudis soirs. Reste plus qu’à jauger la valeur des investissements individuels, même si nous savons déjà que celle de la musique (la valeur) n’est plus à prouver dans l’âme et l’esprit humains !