“Bonjour chers enfants, comment allez-vous ?
Grâce à Hari Namboodiri et à sa famille, qui nous ont reçus royalement, dans leur maison traditionnelle, nalukettu, de plus de 300 ans, à Kurichithanam… tout près de leur bois sacré dédié aux serpents et du pré de Shila…
Petite explication sur cette maison.
Nalukettu signifie quatre blocs et une maison typique construite de cette manière serait divisée en un bloc nord, sud, est et ouest.
Le naalukettu était une caractéristique typique de la tradition tharavadu du Kerala, où des familles communes vivaient ensemble pendant des générations avec un patriarche et une matriarche supervisant toutes leurs affaires. Au centre de la maison se trouve un nadumuttam, qui est une cour ouverte qui servait de point central des interactions entre la famille ainsi que de diverses activités et festivités ménagères. Les familles les plus nombreuses et les plus riches avaient des maisons ettukettu ou, plus rares, pathinaarukettu, composées de huit et 16 blocs avec respectivement deux et quatre cours. Toutes ces maisons ont été construites selon les principes de l’ancien thachu shastra ou la science de la menuiserie et se sont développées aux XVIIIe et XIXe siècles, une époque où les Nairs et les Namboodiris dominaient la société par leur pouvoir et leur richesse.
Ces familles aristocratiques, fières de leur lignée et du nom de leur tharavadu, construiraient de vastes maisons naalukettu qui comprendraient un bosquet avec un monticule de serpents pour faciliter le culte populaire des serpents, une installation de feuilles de basilic en pierre ou en brique, et même un étang à l’usage exclusif de la famille. Naalukettus peut être tentaculaire, entièrement construit au rez-de-chaussée ou peut atteindre trois étages.
C’était un très grand et beau moment que nous avons eu la chance de vivre avec Elisabeth et Isabelle de lepetitjournal.com Bombay.
Hari nous a expliqué que Shila officiait pour la fête du temple de Kumaranalloor Devi. Ce temple est considéré comme l’un des temples Devi les plus importants parmi les 108 Durgalayas (temples Devi) du Kerala. Le temple aurait plus de 2 400 ans, selon des preuves historiques et mythologiques ainsi que d’autres sources d’informations.
Elle participe pendant plusieurs jours à la fête qui honore la déesse Devi ou Bhagawati, déesse mère.
Pour honorer la déesse, le temple n’accepte que les éléphantes, les éléphants mâles n’y sont pas autorisés.
Nous avons rencontré Shila et deux de ses cornacs, Sassi et Apu, qui nous ont accueillis chaleureusement.
Shila était accompagnée de deux autres éléphantes, et participait à la procession qui va du temple à la Meenachil River, où l’idole, en or, qui pèse 80 kilos, est baignée, avant de retourner au temple.
La fête se poursuit toute une partie de la nuit.
Nous sommes rentrés avant la nuit, très heureux d’avoir rencontré Shila sous un autre décorum, ce n’était pas elle qui portait l’idole… chacune son tour.
Comme l’avait justement remarqué Matthieu et “petit Poilu”, Shila est la plus petite des éléphantes rencontrées. C’est aussi ce qui explique sa grande proximité avec les enfants…
Shila me prie de vous faire de gros bisous.
Henri“