Les enfants du Centre de Jour, de la Maison Vive ou de la Maison du Cirque ont pu me voir plancher à diverses reprises sur une commande d’illustration. Je voudrais partager avec vous ce que peut-être le travail d’un illustrateur, par étapes successives.
Au départ, un coup de téléphone. Deux jeunes futurs parents attendent un petit ch’tio (comme on dit par ici, non ? mon patois boulonnais est vraiment pas au point) qui devrait arriver en mars 2017. Il connaissent mon travail et voudraient que je réalise le faire-part de naissance du petit Otto. Ils me parlent d’affiches que j’ai faites et j’en conclus qu’ils veulent quelque chose d’assez peps, énergique.
Désirent-ils un thème en particulier ? Pas vraiment, mais ils ont un chien qu’ils aiment beaucoup et qui pourrait bien jouer un petit rôle dans l’image, si cela peut m’inspirer. Il me font confiance en tout cas. La première étape donc, je prends mon carnet et je me fais à jeter les premières idées, premiers croquis, premières pistes, que je leur envoie ensuite par mail. Le chien, un cocker donc, devient la monture du nourrisson, tantôt cowboy ou pilote.
Super, ils aiment beaucoup l’esprit sur lequel je suis parti, y’a juste un problème, le chien… C’est un teckel ! Sinon la piste qui leur plait particulièrement est celle du petit pilote qui a l’air de plonger tel un kamikaze, aux rennes de son fidèle destrier. Je repars à mon carnet pour affiner un peu dans cette direction, en sachant qu’il faut remplacer le cocker par un teckel, et intégrer le prénom du bébé, ainsi que la mention 2017.
Voilà, le teckel a l’air un peu trop grassouillet, et son œil est un peu nouille, il faudrait qu’il ai l’air un peu plus déter’ comme disent les margats du Centre de Jour (déterminé quoi). Mais sinon, c’est bien jugent les futurs maman et papa. Alors je lance l’étape finale, celle de la réalisation. Il faut savoir que le faire-part sera imprimé en risographie, méthode d’impression numérique en ton direct. Comme en sérigraphie, il faut décomposer l’image en couches colorées. Les couleurs seront imprimées les unes après les autres. Je réalise dans un premier temps une couche en papier découpé (le bleu), et ensuite deux couches au crayon de bois (le rouge et le jaune). Pour cela, j’utilise une table lumineuse pour travailler la superposition des couleurs.
Les couches terminées, il ne me reste plus qu’à les numériser, et appliquer les couleurs voulues sur chacune d’entre elles, puis de les assembler. Voilà le résultat de cette simulation. Simulation, car le rendu à l’impression sera encore différent… mmmh compliqué tout ça. Donc voilà, si les parents sont contents, il me faudra encore préparer les documents nickel chrome pour les imprimeurs, et aussi réaliser le verso avec le petit texte d’usage.
Vincent